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Publications 2013



Tribune du Monde.fr du 19 janvier 2013 :
   
« Evitons un enlisement militaire au Mali et stabilisons durablement la situation au Sahel »

Présentation de la tribune du Monde.fr du 19 janvier 2013

Cette tribune souligne le caractère incontournable de la décision du Président Hollande d’intervenir militairement au Mali face à la menace que faisaient peser sur le sud du pays les groupes Djihadistes. Elle met par contre en évidence les risques d’un enlisement de la France désormais en première ligne dans un engrenage qui peut tourner à un cauchemar de type Afghan. Elle rappelle le contexte social déchiré du nord Sahel et l’absence d’espoir et de perspectives pour la jeunesse de ces régions. Elle définit les grandes lignes d’un programme de stabilisation qui doit faire suite à l’intervention militaire et qui doit comporter négociations politiques avec les touaregs, processus de reconstruction d’un Etat malien fonctionnel par la reconstruction des principales institutions régaliennes et enfin focalisation des aides internationales sur quelques thématiques prioritaires dont le développement rural grâce à la mise en place d’un fonds fiduciaire multibailleurs dédié.



Note de l’IRIS, mai 2013 :
   
« Le développement du Sahel et en particulier du Mali : Leçons de l’expérience, enseignements de la recherche » Pierre Jacquemot et Serge Michailof

Dans cette note de l’IRIS préparée conjointement avec Pierre Jacquemot, nous tentons de synthétiser tant notre propre expérience acquise au sahel que certains des acquis de la recherche portant sur l’économie sahélienne, ses contraintes, ses potentialités et ses perspectives de développement, ceci dans le contexte de la crise malienne. Notre conviction commune est que les facteurs de conflictualité doivent être réduits au plus vite et que la relance de l’économie fait ici partie de la « boite à outils».

Nous sommes à cet égard persuadés que l’élevage pastoral a encore un avenir au nord et qu’au sud la filière coton peut être aisément redynamisée. L’agriculture familiale dispose à cet égard d’un potentiel de développement considérable qui reste sous utilisé. En revanche l’impact du changement climatique a toutes chances d’être sévère et face à la récurrence prévisible de sécheresses très sévères les responsables doivent d’ores et déjà penser aux palliatifs. L’économie verte offrira certes des opportunités mais des aménagements lourds seront indispensables en matière d’aménagements hydro agricoles. La forte dynamique urbaine permettra d’offrir les débouchés nécessaires aux productions alimentaires locales. L’insertion de la jeunesse dans une dynamique économique retrouvée sera indispensable pour assurer la stabilité sociale et politique de la région et l’économie populaire urbaine offre certainement des potentialités. La fragmentation des marchés reste un sérieux problème malgré les acquis de l’intégration régionale et les processus de développement devront en permanence s’organiser entre échelons locaux où peuvent être testés des actions novatrices et niveau global. La dynamique démographique est telle que d’importantes migrations seront inévitables, permettant d’importants transferts financiers et de compétence.

Au total les défis sont manifestement d’une telle ampleur qu’une coalition internationale sera indispensable pour mobiliser les financements d’aide qui s’avéreront nécessaires afin de soutenir les efforts locaux. Cette note procède à ce propos à quelques recommandations pratiques urgentes telle la constitution d’un fonds fiduciaire multibailleurs cogéré entre responsables sahéliens et donateurs, sachant que l’appropriation par les responsables sahéliens de ces outils et des financements correspondants est cruciale.



Article publié dans le « Global Journal of Emerging Market Economies », mai 2013.
   
« Africa 2050: jobs and prosperity in a multipolar global economy – Moving out of Fragility and Conflict »

Abstract:
Most African states are unfortunately prone to some level of “inherent” fragility, influenced by the level of government inclusiveness and legitimacy and the quality of the state’s main institutions. Inclusive political systems and/or a well functioning democracy may lower inherent fragility. But democracy and political inclusiveness are no guarantee of state resilience; basic economic reforms and strong growth are not incompatible with state fragility. The deeply ingrained social and historical character of inherent fragility explains why moving out of fragility is so difficult. Institution building during times of crisis- specific tension and stresses and shocks- is usually necessary to transition from fragility to resilience.



Note destinée aux autorités politiques françaises :
   
« Comment gĂ©rer efficacement l’aide au Mali ? »

Par Olivier LAFOURCADE, prĂ©sident de «Investisseurs et Partenaires», ancien directeur Ă  la Banque Mondiale, ancien membre du comitĂ© exĂ©cutif de l’AFD, et Serge MICHAILOF, chercheur associĂ© Ă  l’IRIS, ancien directeur Ă  la Banque Mondiale, ancien directeur des opĂ©rations et membre du comitĂ© exĂ©cutif de l’AFD – Novembre 2013

Cette note rédigée par Olivier Lafourcade et Serge Michailof, spécialistes reconnus en matière d’aide au développement, met en évidence l’inadaptation flagrante des instruments et des choix budgétaires français en matière d’aide au développement face aux défis posés par la mise en place d’une aide efficace au Mali.

Alors qu’un Ă©chec de l’aide comme c’est le cas en Afghanistan, serait susceptible de mettre en pĂ©ril le processus de stabilisation en cours, cette note souligne que le double choix par ailleurs jamais politiquement assumĂ©, d’une part de confier aux organisations multilatĂ©rales l’essentiel de notre aide au dĂ©veloppement « effective » – c’est-Ă -dire dĂ©barrassĂ©e de tout ce qui permet de gonfler artificiellement les statistiques – et d’autre part de privilĂ©gier l’instrument « prĂŞt »pour notre aide bilatĂ©rale, laisse la France non seulement sans ressources pour intervenir efficacement au Mali mais Ă©galement sans moyens sĂ©rieux pour veiller au bon usage que feront les organismes multilatĂ©raux des milliards que nous leur confions.

Cette situation est très inquiétante car l’expérience, un cas typique étant précisément l’Afghanistan, est qu’une aide mal gérée dans ce type de situation fait rapidement partie du problème et non de la solution.